Phèdre - Liste des fables

Le cerf près d'une fontaine

Caius Iulius Phaedrus - Fable 1.12
1er siècle



Voir la fable originale en Latin
Ce qu'on méprise est souvent plus utile que ce que l'on vante; cette fable le fait voir. Un cerf buvait à une fontaine : il s'arrête, et voit son image dans le miroir des eaux. Là, tandis qu'il admire la beauté de sa haute ramure, et déplore l'exiguïté de ses jambes, épouvanté tout à coup par les cris des chasseurs, il fuit à travers les champs, et par sa course rapide met les chiens en défaut. Alors il se jette à travers la forêt; mais, arrêté par ses cornes qui s'embarrassent dans le taillis, il est déchiré par la dent cruelle des chiens. On dit qu'en expirant il prononça ces mots: « Malheureux que je suis! je comprends maintenant l'utilité de ce que je méprisais, et combien ce que j'admirais m'a été funeste. »


Ce qu'on méprise est souvent plus utile que ce que l'on vante.

Gravures et Illustrations

Francis Barlow - 1704
Le cerf à la source et le lion par Francis Barlow, source: Les fables d'Ésope et de plusieurs autres excellents mythologistes (1704)
Jean-Baptiste Oudry - 1755
Le Cerf se voyant dans l’eau par Jean-Baptiste Oudry, source: Fables Choisies Mises en Vers Par J. De la Fontaine (1755)
Jean-Jacques Grandville - 1840
Le Cerf se voyant dans l’eau par Jean-Jacques Grandville, source: Fables de La Fontaine illustrées par JJ Grandville (1840)
Gustave Doré - 1867
Le Cerf se voyant dans l’eau par Gustave Doré, source: Fables de La Fontaine avec les dessins de Gustave Doré (1867)

Autres versions de la fable

Esope - Le cerf à la source et le lion
5ème siècle av J.-C.

Un cerf pressé par la soif arriva près d'une source. Après avoir bu, il aperçut son ombre dans l'eau. Il se sentit fier de ses cornes, en voyant leur grandeur et leur diversité ; mais il était mécontent de ses jambes, parce qu'elles étaient grêles et faibles, Il était encore plongé dans ces...
Souvent dans le danger les amis que nous suspectons nous sauvent, et ceux sur qui nous comptons fermement nous trahissent.
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Babrius - Le cerf et les chasseurs
3ème siècle

Un cerf de haute ramure, pressé par la soif, se désaltérait pendant le chaud du jour dans l'eau d'un étang tranquille; il y vit son image, et il eut honte de ses jambes et de ses pieds; mais il louait fort la beauté de son bois. Cependant Némésis, qui punit l'orgueil, n'était pas loin. Tout à...
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Ademar - Le Cerf à la source
11ème siècle

Un cerf, en buvant à la source, voyant ses grandes cornes, commença à les louer excessivement ;
en revanche, il réprimandait ses pattes maigres. Bientôt, en entendant les aboiements des chiens et la voix de chasseur,
il est conduit à la fuite à travers le champ, et ainsi, il s'en sort. Mais lorsque la forêt l'a abrité,
...
Souvent, nous louons ce qui est inutile, et nous réprimandons ce qui est bon.
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Romulus - Du cerf à la fontaine
11ème siècle

Un cerf, alors qu'il buvait d'une rivière pure, aperçut son reflet dans l'eau, et fut en partie enchanté de son apparence, mais en partie aussi révolté. En effet, il se réjouissait grandement de la hauteur et de la ramification de ses bois ; mais il critiquait ses fines pattes. Ainsi, alors...
Ne loue pas, pour ne pas avoir à critiquer.
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Marie de France - Le cerf qui buvait à la source
13ème siècle

Il advint qu'un cerf buvait
À une source, car avide il se sentait ;
Il se regarda dedans, ses cornes y vit.
...
La plupart veulent toujours vanter ce qu'ils devraient souvent blâmer, et blâmer ce qu'ils devraient fortement louer s'ils le savaient.
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Verdizotti - Le cerf
16ème siècle

Le cerf se mirait autour de la source,
Et de son beau cadeau de cornes ramifiées
Il s'enorgueillissait, fier de son front saillant :
...
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Benserade - Fable 45
17ème siècle

Le Cerf dans un ruisseau se mirant autrefois
Trouvait sa jambe laide, et son bois admirable :
Mais comme les Chasseurs pressaient ce misérable,
...
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La Fontaine - Le Cerf se voyant dans l’eau
17ème siècle

Dans le cristal d’une fontaine
Un cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
...
Nous faisons cas du beau, nous méprisons l’utile ; et le beau souvent nous détruit.
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