De l'assemblée des lapins de leporibus congregatis ad consilium

Les lièvres, sur le point de discuter de leurs affaires les plus importantes, se sont rassemblés en un seul endroit. La raison de cette réunion était de décider en commun comment ils pouvaient résister à leur peur innée, afin de ne pas être considérés comme trop timides par tous les animaux. Une fois la réunion ainsi organisée, l'un d'eux, indiquant le silence depuis un endroit élevé, s'écria à haute voix : "Il faut faire face à la nature, et résister par l'habitude et la force, afin que le courage et l'audace deviennent une seconde nature." À l'appel de celui-ci, tous les lièvres furent saisis de peur, et tous dirent d'une seule voix qu'ils préféraient mourir plutôt que de souffrir une telle peur. Ils jurèrent solennellement que dès que la peur les envahirait, ils se rendraient sur le rivage et se précipiteraient du haut des falaises dans la mer pour se noyer. Alors qu'ils discutaient de cela, voilà que des hommes à cheval accompagnés de chiens arrivent, promettant des chasses enthousiastes. Ceux-ci arrivent et ceux-là fuient, cherchant l'endroit où ils ont juré. Mais alors que le marais des grenouilles recueillait ces fugitifs, tout le peuple des grenouilles commença à fuir, et les eaux résonnaient de leurs sauts précipités. À la vue de cela, l'un des lièvres s'arrêta et dit : "Ô compagnons rapides, freinez votre fuite honteuse, et maîtrisez votre peur, en considérant que rien ne vit sans peur. En effet, la peur des grenouilles fuit notre peur. Chaque être vivant a donc son propre juge et maître. Retournons donc, acceptant notre nature qui ne peut être enlevée. Tous acceptèrent donc cet avis, et ils retournèrent à leurs bois familiers, tantôt craignant, tantôt vivant en sécurité.

Moralité. Chaque homme doit volontiers respecter les lois et coutumes de son pays et de sa patrie ; car il est vain de changer de place. Chaque région conserve ce que tu fuis, et partout tu trouveras ton supérieur.