Μικρέμπορος τις ὄνον ἔχων ἐβουλήθη, Και τοὺς ἅλας ἀκούων παρὰ θάλασσαν εὐώνους, τούτους πρίασθαι φορτίσας τε γενναίως τὸν ὄνον κατῆγε. Τῆς δ᾽ ὁδοῦ προκοπτούσης, ὤλισθεν ἄκων εἴς τι ῥεῖθρον ἐξαίφνης, καὶ συντακέντων τῶν ἁλῶν ἐλαφρύνθη ῥᾴων δ᾽ ἀνέστη καὶ παρῆν ἀμοχθήτως εἰς τὴν μεσόγεων. Τοὺς ἅλας δὲ πωλήσας, πάλιν γομώσων τὸν ὄνον ἦγε, καὶ πλείω ἔτ᾽ ἐπετίθει τὸν φόρτον. Ὡς δὲ μοχθήσας διέβαινε τὸν ῥοῦν, οὗπερ ἦν πεσὼν πρώην, ἑκὼν κατέπεσε· καὶ πάλιν ὅλους τήξας, γαύρως ἀνέστη κοῦφος ὥς τι κερδήσας. Ὁ δ' ἔμπορος τέχνην ἐπινοεῖ, καὶ πλείους σπόγγους κατῆγεν ὕστερον πολυτρήτους ἐκ τῆς θαλάσσης, τούς θ᾽ ἅλας μεμισήκει. Ὁ δ᾽ ὄνος πανούργως, ὡς προσῆλθε τῷ ῥείθρῳ, ἑκὼν κατέπεσεν· ἀθρόως δὲ τῶν σπόγγων διαβραχέντων, πᾶς ὁ φόρτος ὠγκώθη, βάρος δὲ διπλοῦν ἦλθε βαστάσας νώτοις. Πολλάκις ἐν οἷς τις ηὐτύχησε καὶ πταίει.
L'âne chargé de sel ΡΙ. ΟΝΟΣ ΑΛΑΣ ΦΕΡΩΝ.
Babrius - Fable 1103ème siècle
Voir la fable originale en Grec
Un petit marchand avait entendu dire que près de la mer le sel était à vil prix ; il résolut d'en acheter, Il en chargea fortement son âne, et le ramena. Ils étaient près d'arriver, quand tout à coup la bête tomba dans une rivière; le sel se fondit, et l'âne soulagé d'autant se releva sans peine et regagna aisément le bord. Le sel vendu, le marchand emmena encore son âne et lui donna une plus forte charge. Celui-ci, pliant sous le faix, traversait le courant où il était tombé, et s'y laissa choir à dessein; le sel fondit encore, puis l'âne se remit sur ses pieds tout fier et tout léger, croyant avoir beaucoup gagné à cette malice. L'homme vit la ruse, et, dégoûté du sel, retourna au rivage et en rapporta une grande quantité d'éponges. L'âne, lorsqu'il fut revenu à la rivière, s'y jeta de plus belle; mais aussitôt les éponges s'emplirent d'eau, toute la charge gonfla, et l'âne se remit en route avec un double fardeau sur ses épaules. Souvent ce qui faisait notre fortune fait notre malheur.
Gravures et Illustrations
Jean-Baptiste Oudry - 1755
Jean-Jacques Grandville - 1840
Autres versions de la fable
Esope - L'âne qui porte du sel5ème siècle av J.-C.
Un âne portant du sel traversait une rivière ; il glissa et tomba dans l'eau. Alors le sel se fondit, et il se releva plus léger, et fut enchanté de l'accident. Une autre fois, comme il arrivait au bord d'une rivière avec une charge d'éponges, il crut que, s'il se laissait tomber encore, il se...
Parfois les hommes ne se doutent pas que ce sont leurs propres ruses qui les précipitent dans le malheur.
Lire cette fable
Verdizotti - Les deux ânes16ème siècle
Deux ânes cheminaient ensemble
L'un chargé d'éponges, l'autre de sel :
Et ensemble ils arrivèrent où, d'une rivière,
...
Lire cette fable
La Fontaine - L’Âne chargé d’éponges, et l’Âne chargé de sel17ème siècle
Un ânier, son sceptre à la main,
Menait, en empereur romain,
Deux coursiers à longues oreilles.
...
Il ne faut point agir chacun de même sorte.
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Un petit marchand avait entendu dire que près de la mer le sel était à vil prix ; il résolut d'en acheter, Il en chargea fortement son âne, et le ramena. Ils étaient près d'arriver, quand tout à coup la bête tomba dans une rivière; le sel se fondit, et l'âne soulagé d'autant se releva sans peine et regagna aisément le bord. Le sel vendu, le marchand emmena encore son âne et lui donna une plus forte charge. Celui-ci, pliant sous le faix, traversait le courant où il était tombé, et s'y laissa choir à dessein; le sel fondit encore, puis l'âne se remit sur ses pieds tout fier et tout léger, croyant avoir beaucoup gagné à cette malice. L'homme vit la ruse, et, dégoûté du sel, retourna au rivage et en rapporta une grande quantité d'éponges. L'âne, lorsqu'il fut revenu à la rivière, s'y jeta de plus belle; mais aussitôt les éponges s'emplirent d'eau, toute la charge gonfla, et l'âne se remit en route avec un double fardeau sur ses épaules. Souvent ce qui faisait notre fortune fait notre malheur.
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Jean-Baptiste Oudry - 1755
Jean-Jacques Grandville - 1840
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Un âne portant du sel traversait une rivière ; il glissa et tomba dans l'eau. Alors le sel se fondit, et il se releva plus léger, et fut enchanté de l'accident. Une autre fois, comme il arrivait au bord d'une rivière avec une charge d'éponges, il crut que, s'il se laissait tomber encore, il se...
Parfois les hommes ne se doutent pas que ce sont leurs propres ruses qui les précipitent dans le malheur.
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L'un chargé d'éponges, l'autre de sel :
Et ensemble ils arrivèrent où, d'une rivière,
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Un ânier, son sceptre à la main,
Menait, en empereur romain,
Deux coursiers à longues oreilles.
...
Il ne faut point agir chacun de même sorte.
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Parfois les hommes ne se doutent pas que ce sont leurs propres ruses qui les précipitent dans le malheur.
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L'un chargé d'éponges, l'autre de sel :
Et ensemble ils arrivèrent où, d'une rivière,
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Un ânier, son sceptre à la main,
Menait, en empereur romain,
Deux coursiers à longues oreilles.
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Il ne faut point agir chacun de même sorte.
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Menait, en empereur romain,
Deux coursiers à longues oreilles.
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