Parole de Socrate

Jean de La Fontaine - Fable 4.17
17ème siècle



Socrate un jour faisant bâtir,
Chacun censurait son ouvrage :
L’un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir,
Indignes d’un tel personnage ;
L’autre blâmait la face, et tous étaient d’avis
Que les appartements en étaient trop petits.
Quelle maison pour lui ! l’on y tournait à peine.
Plût au ciel que de vrais amis,
Telle qu’elle est, dit-il, elle pût être pleine !
Le bon Socrate avait raison
De trouver pour ceux-là trop grande sa maison.
Chacun se dit ami ; mais fou qui s’y repose :
Rien n’est plus commun que ce nom,
Rien n’est plus rare que la chose.


Chacun se dit ami ; mais fou qui s’y repose : rien n’est plus commun que ce nom, rien n’est plus rare que la chose.

Gravures et Illustrations

Jean-Baptiste Oudry - 1755
Parole de Socrate par Jean-Baptiste Oudry, source: Fables Choisies Mises en Vers Par J. De la Fontaine (1755)
Jean-Jacques Grandville - 1840
Parole de Socrate par Jean-Jacques Grandville, source: Fables de La Fontaine illustrées par JJ Grandville (1840)

Autres versions de la fable


Phèdre - Socrate à ses amis
1er siècle

Le nom d'ami est commun, mais l'amitié rare. Socrate se faisait bâtir une petite maison (j'envie sa mort au prix de sa renommée, et je pardonne à l'envie si l'on absout ma cendre). Je ne sais qui du peuple s'écria: « Se peut-il qu'un tel homme se donne une maison si petite? Plût au ciel,...
Le nom d'ami est commun, mais l'amitié rare.
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