Le Corbeau voulant imiter l’Aigle
Jean de La Fontaine - Fable 2.1617ème siècle
L’oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
Un corbeau, témoin de l’affaire,
Et plus faible des reins, mais non pas moins glouton,
En voulut sur l’heure autant faire.
Il tourne à l’entour du troupeau,
Marque entre cent moutons le plus gras, le plus beau,
Un vrai mouton de sacrifice :
On l’avait réservé pour la bouche des dieux.
Gaillard corbeau disait, en le couvant des yeux :
Je ne sais qui fut ta nourrice ;
Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
Tu me serviras de pâture.
Sur l’animal bêlant à ces mots il s’abat.
La moutonnière créature
Pesait plus qu’un fromage ; outre que sa toison
Était d’une épaisseur extrême,
Et mêlée à peu près de la même façon
Que la barbe de Polyphême.
Elle empêtra si bien les serres du corbeau,
Que le pauvre animal ne put faire retraite :
Le berger vient, le prend, l’encage bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d’amusette.
Il faut se mesurer ; la conséquence est nette :
Mal prend aux volereaux de faire les voleurs.
L’exemple est un dangereux leurre :
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ;
Où la guêpe a passé, le moucheron demeure.
Gravures et Illustrations
Anonyme - 1582
Francis Barlow - 1704
Jean-Baptiste Oudry - 1755
Jean-Jacques Grandville - 1840
Autres versions de la fable
Esope - L'aigle, le choucas et le berger5ème siècle av J.-C.
Un aigle, fondant d'une roche élevée, enleva un agneau. À cette vue, un choucas, pris d'émulation, voulut l'imiter. Alors, se précipitant à grand bruit, il s'abattit sur un bélier ; mais ses griffes s'étant enfoncées dans les boucles de laine, il battait des ailes sans pouvoir s'en dépêtrer,...
A rivaliser avec les puissants non seulement vous perdez votre peine, mais encore vous faites rire de vos malheurs.
Lire cette fable
Planude - L'Aigle et le Corbeau14ème siècle
L'Aigle vola d'une roche bien haute sur la croupe d'un Agneau. Le Corbeau, voyant ce mystère de loin, en voulut faire autant : et de fait, il se vint jeter en la toison d'un Mouton, où il s'enveloppa si bien qu'il ne s'en put défaire. Étant ainsi arrêté, il fut pris et donné aux paysans pour moquerie.
Le sens :
...
Lire cette fable
Verdizotti - L'aigle et le corbeau16ème siècle
Un jour, le rapace AIGLE, poussé par la faim, s'élança d'un sommet rocheux
et fondit sur un large troupeau de moutons gras ;
Il saisit un agneau dans ses serres courbées
...
Lire cette fable
Benserade - Fable 6317ème siècle
La Corneille une fois dans la laine empêtrée,
Voltigeait sur le dos de la Brebis outrée,
Qui lui dit : Tu n’en veux qu’à moi parmi nos champs,
...
Lire cette fable
Benserade - Fable 7717ème siècle
L’Aigle par une adresse extrême
Dans les airs enlève un Mouton :
Le Corbeau veut faire de même,
...
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L’oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
Un corbeau, témoin de l’affaire,
Et plus faible des reins, mais non pas moins glouton,
En voulut sur l’heure autant faire.
Il tourne à l’entour du troupeau,
Marque entre cent moutons le plus gras, le plus beau,
Un vrai mouton de sacrifice :
On l’avait réservé pour la bouche des dieux.
Gaillard corbeau disait, en le couvant des yeux :
Je ne sais qui fut ta nourrice ;
Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
Tu me serviras de pâture.
Sur l’animal bêlant à ces mots il s’abat.
La moutonnière créature
Pesait plus qu’un fromage ; outre que sa toison
Était d’une épaisseur extrême,
Et mêlée à peu près de la même façon
Que la barbe de Polyphême.
Elle empêtra si bien les serres du corbeau,
Que le pauvre animal ne put faire retraite :
Le berger vient, le prend, l’encage bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d’amusette.
Il faut se mesurer ; la conséquence est nette :
Mal prend aux volereaux de faire les voleurs.
L’exemple est un dangereux leurre :
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ;
Où la guêpe a passé, le moucheron demeure.
Gravures et Illustrations
Anonyme - 1582
Francis Barlow - 1704
Jean-Baptiste Oudry - 1755
Jean-Jacques Grandville - 1840
Autres versions de la fable
Esope - L'aigle, le choucas et le berger5ème siècle av J.-C.
Un aigle, fondant d'une roche élevée, enleva un agneau. À cette vue, un choucas, pris d'émulation, voulut l'imiter. Alors, se précipitant à grand bruit, il s'abattit sur un bélier ; mais ses griffes s'étant enfoncées dans les boucles de laine, il battait des ailes sans pouvoir s'en dépêtrer,...
A rivaliser avec les puissants non seulement vous perdez votre peine, mais encore vous faites rire de vos malheurs.
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Planude - L'Aigle et le Corbeau14ème siècle
L'Aigle vola d'une roche bien haute sur la croupe d'un Agneau. Le Corbeau, voyant ce mystère de loin, en voulut faire autant : et de fait, il se vint jeter en la toison d'un Mouton, où il s'enveloppa si bien qu'il ne s'en put défaire. Étant ainsi arrêté, il fut pris et donné aux paysans pour moquerie.
Le sens :
...
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Verdizotti - L'aigle et le corbeau16ème siècle
Un jour, le rapace AIGLE, poussé par la faim, s'élança d'un sommet rocheux
et fondit sur un large troupeau de moutons gras ;
Il saisit un agneau dans ses serres courbées
...
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La Corneille une fois dans la laine empêtrée,
Voltigeait sur le dos de la Brebis outrée,
Qui lui dit : Tu n’en veux qu’à moi parmi nos champs,
...
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L’Aigle par une adresse extrême
Dans les airs enlève un Mouton :
Le Corbeau veut faire de même,
...
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A rivaliser avec les puissants non seulement vous perdez votre peine, mais encore vous faites rire de vos malheurs.
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L'Aigle vola d'une roche bien haute sur la croupe d'un Agneau. Le Corbeau, voyant ce mystère de loin, en voulut faire autant : et de fait, il se vint jeter en la toison d'un Mouton, où il s'enveloppa si bien qu'il ne s'en put défaire. Étant ainsi arrêté, il fut pris et donné aux paysans pour moquerie.
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Un jour, le rapace AIGLE, poussé par la faim, s'élança d'un sommet rocheux
et fondit sur un large troupeau de moutons gras ;
Il saisit un agneau dans ses serres courbées
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Voltigeait sur le dos de la Brebis outrée,
Qui lui dit : Tu n’en veux qu’à moi parmi nos champs,
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Dans les airs enlève un Mouton :
Le Corbeau veut faire de même,
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et fondit sur un large troupeau de moutons gras ;
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La Corneille une fois dans la laine empêtrée,
Voltigeait sur le dos de la Brebis outrée,
Qui lui dit : Tu n’en veux qu’à moi parmi nos champs,
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L’Aigle par une adresse extrême
Dans les airs enlève un Mouton :
Le Corbeau veut faire de même,
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et fondit sur un large troupeau de moutons gras ;
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Le Corbeau veut faire de même,
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