Le sanglier, a-t-il dit, est dépourvu d'intelligence, l'ours balourd, la panthère irascible, le tigre fanfaron : c'est le cerf qui est le plus digne de régner, parce qu'il est haut de taille, qu'il vit de longues années, et que sa corne est redoutable aux serpents
Sa Soeur, à cet accès de vanité, se met en colère et prend tout ce badinage pour une injure
D’où vient donc que son influence
Agit différemment sur ces deux hommes-ci ?
Puis comment pénétrer jusques à notre monde ?
Comment percer des airs la campagne profonde ?
Percer Mars, le Soleil et des vides sans fin ?
Un atome la peut détourner en chemin :
Où l’iront retrouver les faiseurs d’horoscope ?
L’état où nous voyons l’Europe
Mérite que du moins quelqu’un d’eux l’ait prévu :
Que ne l’a-t-il donc dit ? Mais nul d’eux ne l’a su
Mais sa vanité
Lui coûta quatre dents : le cheval lui desserre
Un coup ; et haut le pied
Dame souris, lui dit ce fanfaron,
Ma foi ! quoi que je fasse,
Seul je ne puis chasser le chat qui vous menace ;
Mais assemblons tous les rats d’alentour,
Je lui pourrai jouer d’un mauvais tour
C’est proprement le mal françois :
La sotte vanité nous est particulière
Le fanfaron aussitôt d’esquiver ;
Ô Jupiter, montre-moi quelque asile,
S’écria-t-il, qui me puisse sauver !
La vraie épreuve de courage
N’est que dans le danger que l’on touche du doigt :
Tel le cherchait, dit-il, qui, changeant de langage,
S’enfuit aussitôt qu’il le voit
Quelqu’un vit l’erreur et lui dit :
Maître baudet, ôtez-vous de l’esprit
Une vanité si folle
Mais quoi ! rien ne remplit
Les vastes appétits d’un faiseur de conquêtes
Du reste, en quoi répond au sort toujours divers
Ce train toujours égal dont marche l’univers ?
Charlatans, faiseurs d’horoscope,
Quittez les cours des princes de l’Europe :
Emmenez avec vous les souffleurs tout d’un temps ;
Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens