Mais le singe les déclara l'un et l'autre impropres à régner : « le chameau, dit-il, parce qu'il n'a point de colère contre les malfaiteurs, et l'éléphant, parce qu'il est à craindre qu'un goret, animal dont il a peur, ne vienne nous attaquer
Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non
S’étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un maître d’école ;
L’enfant lui crie : Au secours ! je péris !
Le magister se tournant à ses cris,
D’un ton fort grave à contre-temps s’avise
De le tancer : Ah ! le petit babouin,
Voyez, dit-il, où l’a mis sa sottise !
Et puis prenez de tels fripons le soin !
Que les parents sont malheureux, qu’il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu’ils ont de maux ! et que je plains leur sort !
Ayant tout dit, il mit l’enfant à bord
Hé quoi ! dit-il, cette canaille
Se moque impunément de moi !
Je vais, je viens, je me travaille,
J’imagine cent tours : le rustre, en paix chez soi,
Vous fait argent de tout, convertit en monnaie
Ses chapons, sa poulaille ; il en a même au croc ;
Et moi, maître passé, quand j’attrape un vieux coq,
Je suis au comble de la joie !
Pourquoi sire Jupin m’a-t-il donc appelé
Au métier de renard ? Je jure les puissances
De l’Olympe et du Styx, il en sera parlé
Le troupeau s’en sentit ; et tu te sentiras
Du choix de semblable canaille
À ces mots, le premier, il vous happe un morceau,
Et chacun de tirer, le mâtin, la canaille,
À qui mieux mieux : ils firent tous ripaille ;
Chacun d’eux eut une part au gâteau