Le paysan et le lutin

Marie de France - Fable 46
13ème siècle



Voir la fable originale en Vieux Français
Moralité d'un conte, jadis, fut convoitée,
D'un vilain qui obtint, longtemps, en sa tutelle,
Un lutin lui offrant trois vœux, une étincelle,
Pour que jamais [il] ne fut révélé à son cercle.
Le vilain fut en joie et sauta d'allégresse,
Quand à sa femme il était à nouveau en présence,
Sur deux de ses vœux il consulta sa tendresse,
Un vœu fut retenu, un gage pour leur prudence.
Ainsi passa longtemps sans l'usage d'un vœu,
Jusqu'à un jour où ils festoyaient à deux,
Leur régal était simple, un joyeux festin,
Une échine et un os, dont le moelleux était à venir.
La femme avait grand envie, mais n'aurait point;
Ansieusement elle voulu que son mari
Possédât un long bec, comme le volaille en vie,
Est en rient comme elle le souhaita;
Le vilain également se prit à rire,
Il exprima également le désir,
Qu'elle devint pareille, premièrement en visage.
Deux vœux furent perdu, et pas de bon présage.
Pour beaucoup d'autres aussi, c'est la même histoire :
Souvent, ils ont perdu, car ils croyaient trop en la parole de l'histoire,
Qui les trompe et les rend totalement fous.
Le sot pense qu'il peut prendre conseil du sage,
Comme s'il pouvait égaler leur sagesse et leur courage,
Mais il échoue évidemment, pour il n'a ni le savoir, ni la valeur.


Le sot pense qu'il peut prendre conseil du sage, comme s'il pouvait égaler leur sagesse et leur courage, mais il échoue évidemment, car il n'a ni le savoir, ni la valeur.