Prologue ΠΡΟΟΙΜΙΟΝ.

La première génération, ô Branchus mon fils, fut celle des justes; on l'appelle l'âge d'or..... Un troisième âge succéda aux deux premiers, l'âge d'airain, que suivit la divine génération des héros; enfin parut l'âge de fer, le cinquième et le pire de tous. Pendant l'âge d'or, les animaux avaient, ainsi que l'homme, une voix articulée, et connaissaient l'usage de la parole; leurs assemblées se tenaient au milieu des bois. La pierre et le feuillage du pin avaient un langage; la mer aussi, Branchus, parlait aux navires et aux matelots; les moineaux savaient se faire comprendre du laboureur; la terre donnait tout à l'homme sans exiger rien; les mortels vivaient avec les dieux dans une douce familiarité. Tu verras qu'il en était ainsi, si tu lis les fables que contait dans sa prose notre vieil et sage Esope; je veux que tu puisses les retenir toutes, et par mes soins le dur iambe, perdant son amertume, aura pour toi la douceur du miel.