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La méfiance dans les fables

Morales

La méfiance est mère de la sûreté.

Textes

Comme le berger les accusait d'ingratitude pour l'abandonner ainsi, après les soins particuliers qu'il avait pris d'elles, elles se retournèrent pour répondre : « Raison de plus pour nous d'être en défiance ; car si tu nous as mieux traitées, nous, tes hôtesses d'hier, que tes vieilles ouailles, il est évident que, si d'autres chèvres viennent encore à toi, tu nous négligeras pour elles
Quand l'alcyon fut de retour et vit ce qui était arrivé, il s'écria : « Que je suis malheureux, moi qui, me méfiant des embûches de la terre, me suis réfugié sur cette mer, pour y trouver encore plus de perfidie ! » C'est ainsi que certains hommes, qui se tiennent en garde contre leurs ennemis, tombent, sans qu'ils s'en doutent, sur des amis beaucoup plus dangereux que leurs ennemis
Le Paysan feint de cacher un cochon de lait sous ses vêtements (ce qu'il faisait réellement; mais, comme on n'avait rien trouvé sur le Bouffon, on était sans défiance), et pince l'oreille du pauvre animal, auquel la douleur arrache des cris bien naturels
Les renards gardant la maison, Un d’eux en dit cette raison : Les pas empreints sur la poussière Par ceux qui s’en vont faire au malade leur cour, Tous, sans exception, regardent sa tanière ; Pas un ne marque de retour : Cela nous met en méfiance
La chouette répond : "J'en ai en suffisance ; Venez, voyez, venez sans méfiance ! Si vous aviez plus de compagnons, Vous seriez bien servis, en tout horizon
Quand les chasseurs revinrent Dans cette zone, la biche n’étant plus cachée Par la vigne dénudée, Ils ont vite pu la repérer : et tandis qu'elle continuait Sans méfiance à se rassasier Ils l’assénèrent d’un trait pointu, Transperçant ses flancs de part en part
Elle prit alors encore plus de suspicion, Et sans plus attendre, se mit à fuir À sa honte et au grand plaisir du Coq
Ceux-ci, sans méfiance, lui arrachèrent leurs plumes et chassèrent le malheureux
L'homme fut suspicieux, pensant que le Corbeau pouvait prédire le futur
Es-tu mon ami? pourquoi me mords-tu? Es-tu mon ennemi ? pourquoi me flattes-tu? » On rencontre chez les hommes de ces caractères doubles, qui vous laissent entre la défiance et la confiance