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La cancanerie dans les fables

Textes

La corneille repartit : « Que serait-ce, si tu avais ta langue, alors que l'ayant perdue, tu fais tant de commérages ! » A force de mentir, les vantards témoignent contre eux-mêmes
Ce n’est pas encor tout ; car une autre commère En dit quatre, et raconte à l’oreille le fait : Précaution peu nécessaire ; Car ce n’était plus un secret
Dans le marais entrés, notre bonne commère S’efforce de tirer son hôte au fond de l’eau, Contre le droit des gens, contre la foi jurée ; Prétend qu’elle en fera gorge-chaude et curée ; C’était, à son avis, un excellent morceau
Compère le renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la cigogne
L’ourse enfin lui dit : Ma commère, Un mot sans plus ; tous les enfants Qui sont passés entre vos dents N’avaient-ils ni père ni mère ? — Ils en avaient
L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours ; Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère
Ma commère, dit-il, allez tout à l’instant Porter un avis important À ce peuple : il faut qu’il périsse ; La maître de ce lieu dans huit jours pêchera
Votre salaire ! dit le loup : Vous riez, ma bonne commère ! Quoi ! ce n’est pas encor beaucoup D’avoir de mon gosier retiré votre cou ! Allez, vous êtes une ingrate : Ne tombez jamais sous ma patte
Sitôt ! êtes-vous sage ? Repartit l’animal léger : Ma commère, il vous faut purger Avec quatre grains d’ellébore
Deux canards, à qui la commère Communiqua ce beau dessein, Lui dirent qu’ils avaient de quoi la satisfaire Voyez-vous ce large chemin ? Nous vous voiturerons, par l’air en Amérique : Vous verrez mainte république, Maint royaume, maint peuple ; et vous profiterez Des différentes mœurs que vous remarquerez